Contrairement à l’attente du lecteur cultivé, ce n’est pas dans l’Analytique du sublime, mais dans celle du beau qu’on peut sentir l’influence de Longin sur Kant. Le rôle de la lecture de Burke est, lui, plus facile à cerner : Kant y trouve le fil directeur d’une opposition systématique du sublime et du beau et de leur nécessaire définition l’un par rapport à l’autre. La question du monisme ou du dualisme esthétique devient alors centrale et rejoint chez Kant celle du (...) sens de la place de la raison humaine. Quelle est la finalité de l’évolution? Et l’espèce humaine parvient-elle à « la fin dernière de sa destination morale » quand « l’art, ayant atteint sa perfection, redevient nature », selon la formule saisissante de Mutmasslicher Anfang der Menschengeschichte (VIII, 117-118, Pléiade, II, p. 513)? (shrink)

L'expérience émotionnelle de l'espace de Pierre Kaufmann peut se lire comme une tentative de refondation de l' esthétique à partir d'une anthropologie centrée sur la scission subjective. Une esthétique dans laquelle ni le beau, ni le plaisir, ni la contemplation ne jouent un rôle central, mais qui tente de comprendre les conditions d'émergence de l'œuvre, ainsi que les modalités d'insertion du sujet dans son espace. L' architecture y joue un rôle primordial comme mode de défense contre la peur grâce à (...) la singularisation d'espaces habitables. Pierre Kaufmann 's Emotional Experience of Space may be read as an attempt at refounding aesthetics from the point of view of an anthropology centered on the sub-ject's splitting : i.e. an aesthetics in which neither the beautiful, nor pleasure, nor contemplation play a central part but attempting to understand the conditions through which the work of art may surge and the modalities through which the subject becomes part and parcel of its own space. Therein architecture plays a primai part as defence mechanism against fear through the singularity of liveable spaces. (shrink)